Consacrée en 2018 par le Plan Biodiversité, puis en 2020 par la Convention citoyenne sur le climat, cette démarche ZAN consiste à réduire au maximum l’extension des villes en limitant les constructions sur des espaces naturels ou agricoles et en compensant l’urbanisation par une plus grande place accordée à la nature dans la ville.
La démarche ZAN (Zéro Artificialisation Nette) est un objectif fixé pour 2050. Il demande aux territoires, communes, départements, régions de réduire de 50 % le rythme d’artificialisation et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020.
Découvre une vidéo qui explique le ZAN.
L’artificialisation des sols, c’est quoi ?
La biodiversité connaît aujourd’hui une érosion massive et rapide. L’artificialisation des sols, parce qu’elle détruit les habitats naturels et les continuités écologiques, en est une des principales causes. Il est donc nécessaire de freiner ce phénomène et de renaturer les terres artificialisées lorsque c’est possible. C’est une des ambitions du Plan Biodiversité, présenté par le gouvernement en juillet 2018, plan qui prévoit notamment d’atteindre à terme le « zéro artificialisation nette ».
France Stratégie propose des solutions pour atteindre cet objectif. Au premier rang desquelles : modifier les règles d’urbanisme pour favoriser le renouvellement urbain et la densification de l’habitat, et renaturer les espaces artificialisés laissés à l’abandon. L’artificialisation des sols se définit comme « tout processus impliquant une perte d’espaces naturels, agricoles ou forestiers (ENAF), conduisant à un changement d’usage et de structure des sols ». Pour mesurer ce processus, il est possible d’utiliser les fichiers fonciers, c’est-à-dire les données du cadastre. Elles présentent cependant l’inconvénient de ne pas tenir compte des infrastructures de transport, et donc de sous-estimer l’ampleur du phénomène. En France, 20 000 hectares d’espaces naturels sont artificialisés chaque année (en moyenne entre 2006 et 2016). L’habitat représente 41,9 % des terres artificialisées, les réseaux routiers 27,8 %, les services et les loisirs 16,2 %.
Quelles conséquences de l’artificialisation des sols ?
Selon l’IPBES1 , un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction. L’artificialisation détruit les habitats naturels et les continuités écologiques nécessaires à la faune sauvage pour circuler, augmente le ruissellement des eaux et donc les risques d’inondation, et empêche la séquestration de CO2.
1ère conséquence : la destruction de la biodiversité des sols, des paysages, des habitats et de la biodiversité animale et végétale
- Selon sa nature, l’artificialisation des sols peut avoir un impact différent sur l’environnement :
- là où le jardin urbain va préserver voire améliorer la biodiversité des sols, une surface bâtie va au contraire entraîner une destruction élevée de la biodiversité microbienne ;
- là où une carrière réhabilitée va contribuer à la préservation de la biodiversité animale et végétale, une voirie aura un impact très négatif sur le maintien des continuités écologiques.
2ème conséquence : l’augmentation des émissions de CO2
- L’artificialisation des sols, comme les trottoirs et les voieries (imperméabilisés), va également restreindre la capacité des sols à stocker le carbone, augmentant potentiellement les émissions de CO2. L’agriculture urbaine (ruches, potagers partagés…) et la végétalisation des villes facilitent en revanche le stockage du carbone.
3ème conséquence : la pollution
- Pollution des sols et de l’eau par des substances toxiques d’origine industrielle de type pesticides, composants organiques, métaux lourds…
- Pollution de l’air, liée aux transports et aux activités industrielles, avec une absorption superficielle des particules fines par les arbres et une absorption quasi nulle des particules polluantes.
- Pollution sonore du fait de la faible capacité d’absorption des ondes sonores par les sols artificialisés.
La démarche ZAN est donc reprise dans un groupe de travail du Conseil de développement Triskell Citoyen, si vous aussi vous êtes intéressé par le sujet, n’hésitez pas à nous contacter via le formulaire.